Une fois n’est pas coutume, je laisse la plume à notre poète Jérôme, qui nous fait revivre la dernière sortie club de l’année à travers ses envolées lyriques :
C’est au petit matin dans la fraicheur de la rosée que nos encadrants bienveillants repérèrent les voies qu’ils allaient nous proposer dans la journée. Efficace, en quelques mouvements habiles, l’équipe installe une, deux trois, et rapidement dix-neuf cordes, et voici nos voies équipées, prêtes à accueillir les premiers grimpeurs. Tapis au fond du chemin de la Bagarée quelques courageux répétaient depuis déjà de longues minutes quelques voies, histoire de ne pas paraître ridicules devant les copains qui ne tardèrent pas à arriver.
On se retrouve, on se salue chaleureusement et allez, les premiers casques sont distribués, les premiers baudriers sanglés. On vérifie les nœuds d’encordements, les assureurs et la journée est lancée. Nous nous partageons le mur de la Colle sur Loup avec le CAF Cannes, on se partage les voies, on s’échange des conseils sur les mouvements, bref la convivialité des grimpeurs … Mais peu importe ! On est plus nombreux !
Sous l’œil bienveillant des BE et des anci … plus expérimentés, les cordées s’enchainent, se heurtant aux difficultés naturelles de la grimpe, mêlées à la patine ô combien agréable de la paroi. Parents et enfants en profitent pour vivre un moment convivial sous le ciel clément de ce début de journée. Un conseil sur le positionnement d’un pied, un ajustement sur les manipulations d’assureur et la matinée s’écoule pour laisser place au moment du déjeuner. Chacun s’installe sur un bout d’herbe pour les plus chanceux ou de caillou pour les autres, les BE vont pouvoir un peu respirer avant de repartir de plus belle pour l’après-midi.
Bien vite s’installe la traditionnelle tyrolienne au-dessus du Loup. Pas assez tendue pour les uns (hé bé oui hé ! faut que ça va vite !), juste comme il faut pour les autres (hé bé oué hein ! faut que ça mouille le short quand on passe dedans l’eau !) mais l’équipe est bien rodée ! On ne serait pas entourés d’arbres qu’on se croirait à l’usine : ça équipe le treuil (humain certes mais ça marche très bien) au sol, ça tracte les chers têtes blondes (hé bé oué même sous le casque on devine le blond) sur la terrasse de lancement, ça sécurise les pitchouns au départ de la tyrolienne, et ça accueille tout ce petit monde de l’autre côté de la rivière les pieds dans l’eau. Pendant ce temps-là d’aucuns se perdent dans les 6C croyant transpirer dans du 6A … Allez savoir… la lecture des topos sûrement ! Chacun s’est trouvé un projet pour la journée. Tout le monde y trouve son compte et prend du plaisir dans sa grimpe entouré des copains, de toute façon comme disait Michel Sardoux : « de 4a à 9C elle court, elle court, la rivière insolente qui unit sur sa roche les cheveux blonds, les cheveux gris ».
Crack ! « euh … on va peut être pas la retendre de suite la tyro… ». « Tu crois ? –Crack !- Euh oui mais non tu as raison on ne va pas la retendre de suite … on va plutôt ranger hein ?!! ».
« Crack » ! Encore un ! Cette fois c’est sûr, c’est le tonnerre qui craque au loin, il est temps de plier bagage.
Et oui c’est la pluie qui aura finalement le dernier mot de cette journée. Finalement elle aura été un peu le reflet de notre année. Un peu la panique le matin pour la préparation, magnifique et pleine de partage dans son déroulement, et une goutte de pluie chemine sur notre joue le soir comme pour marquer l’émotion d’une journée finie. Hé ho ! Relax, ça va on se revoit à la rentrée, passez un excellent été !!!
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