Quel chemin parcouru depuis les premières grandes voies ! Hier, nous avons clôturé cette 3ème saison dans le lieu le plus mythique du 06 : le baou de Saint Jeannet. Après pas mal de reports, nous avons enfin pu gravir la grande face. Il ne faut pas s’y tromper, grimper le baou n’est pas anodin. Recherche d’itinéraire, engagement certain, rocher souvent douteux, hauteur conséquente (200m quand même), même les itinéraires les plus faciles demandent une certaine expérience. Et l’expérience, notre petit groupe commence à en avoir en stock ! De plus, en cette période de canicule précoce, le soleil est notre plus grand ennemi et il est important d’apporter beaucoup d’eau, ce qui alourdit les sacs. Se protéger des coups de soleil fait aussi partie du jeu.
C’est une petite équipe pour cette dernière sortie, ce qui nous a permis de faire quatre cordées de 2 : Jean-Luc grimpe avec Laura dans « la Malet », l’itinéraire ultra classique et le plus facile de cette partie de la face, assez soutenu dans le 5, suivis de Jérôme et Sandrine. Camille, pas en grande forme mais toujours volontaire grimpe avec Alexis dans un mix entre « Pour qui sonne le glas », « La super Malet » pour terminer dans « la Malet » pour un bel itinéraire autour du 5+/6a. Et enfin, Julien s’est chauffé pour partir avec moi dans « La loco » et « la proue », soutenu dans le 6a/b et culminant au 6c.
Après les difficultés à se garer inhérentes à St Jeannet, nous nous retrouvons tous à la petite chapelle, point de départ du chemin d’approche. Nous suivons le balisage violet jusqu’au raccourci par une cheminée facile qui nous mène directement au pied de la face. Ici, nous laissons Alexis et Camille au pied de leur voie et nous continuons un plus plus à droite pour le départ de la Malet. Pour éviter les embouteillages, Julien commence légèrement à gauche dans « Jardins secrets », une dalle en 6b qui met direct dans le vif pendant que Jean-Luc attaque sa L1… et se trompe ! Il s’engage dans un dièdre au lieu de traverser à gauche sur la vire mais se rend vite compte de son erreur et corrige le tir.
Avec Julien, nous grimpons en réversible, ce qui signifie qu’on alterne une longueur sur deux en tête. Pendant que j’attaque la L2 en dièdre assez horrible à mon goût, Sandrine et Djé se lancent en suivant Laura. Julien me retrouve au relais peu confortable et attaque la longueur clé de la première partie, un 6b traversant sous un toit mais bien équipé. Il le négocie avec quelques pauses et part se perdre dans la végétation au dessus, sur les « vires sous le vent ». Lorsque je le rejoins, on a vue sur la Malet où Alexis et Camille ont retrouvé Djé et Sandrine au R2. Ces derniers partent à gauche dans la cheminée, première difficulté pour eux, tandis que Camille et Alexis vont grimper quelques longueurs en parallèle de nous juste à notre gauche.
J’enchaîne 2 longueurs en une dans un immense dièdre très sympa à grimper. Comme je ne trouve pas vraiment de relais, j’en improvise un au moins inconfortable après 45m de grimpe. Alexis me passe à côté et va installer le relais sous la proue, relais commun à nous tous, sur la vire Vernet. Il est rapidement rejoint par Jean-Luc et Laura qui ont brillamment passé le pas de la boîte aux lettres dans la L4 de la Malet. Lorsque j’arrive au relais, assuré par Julien, c’est un enchevêtrement de cordes qui m’attend, mais le tout semble assez bien organisé. Je vais rejoindre Sandrine, Jean-Luc et Laura, à l’attaque du dièdre rouge. Mais on se rend compte avec Julien qu’on aurait dû bifurquer à droite. Petite marche arrière pour faire relais au dessus de la fenêtre.
Julien négocie la première très belle longueur de la proue et me laisse le 6c vertigineux en traversée que j’enchaîne non sans effort. Je retrouve de nouveau Djé et Laura au relais de la vire aux oeufs. Elle a franchi le dièdre aux pitons, principale difficulté de leur voie. Jean-Luc est déjà au relais d’après, sous le sommet. Le temps que Julien me rejoigne, il n’a plus qu’à suivre Djé. On finira en corde tendue, tout comme Alexis et Camille derrière nous.
Il est 15h30, et il est grand temps de manger ! Après avoir enfin quitté nos chaussons devenus douloureux, fait le tri et rangé le matériel, nous apprécions grandement nos bouts de sandwichs et autres salades de riz ainsi qu’un peu de repos.
Le chemin du retour paraît toujours très long mais quel bonheur de se poser en terrasse au village et siroter un bon rafraîchissement tout en se racontant les anecdotes de la journée et comment capturer efficacement des lombrics… C’est sur cette image que s’achève le cycle cette année, mais le stage de l’Ascension approche à grands pas !