Chamonix : quand le pire se produit

Ce week-end, c’était direction Chamonix. C’est dans la petite ville au pied du Mont Blanc qu’avait le lieu la demi-finale du championnat de France de bloc région sud pour 4 jeunes du club : Lia, Hanaé, Léane en U16 et Mathéo en U20. Tous les meilleurs grimpeurs du sud de la France étaient au rendez-vous pour essayer de décrocher une place au championnat de France qui a lieu deux semaines plus tard à Sartilly.

Pour nous, cela signifie un trajet de 5h en voiture et réservation d’hébergement dans un des coins les plus chers de France à cette période… Mais on travaille dur pour que les jeunes accèdent à ses compétitions alors on y va gaiement !!

Ce sont Mathéo et Léane qui ont le plus de chances de se qualifier. Hanaé reste dans la course si elle fait une bonne compèt mais c’est improbable pour Lia, repêchée après un désistement d’une concurrente après le championnat régional. Mais qu’importe, tout le monde est là pour se donner à fond ! Le format : 8 blocs, 5 essais max.

Mathéo grimpe le samedi matin à 11h, les filles le dimanche matin à 7h30 ! Mathéo a son propre hébergement et monte avec son père, je décide de faire le trajet très tôt le samedi matin avec les 3 filles pour éviter une nuit onéreuse. Je passe donc récupérer les jeunes vers 6h et c’est parti pour essayer d’arriver à l’heure pour Mathéo. Par chance, le trajet se passe très bien, le tunnel du Mont Blanc est peu fréquenté, et on a même le luxe de trouver une place gratuite non loin de la salle !

On arrive donc quelques minutes avant que la vague ne commence. Tout juste le temps de trouver Mathéo parmi la foule et d’observer un peu les blocs. Je n’ai pas trop le temps de discuter stratégie. Il faut savoir que la gestion du temps est cruciale dans ces compétitions car rares sont ceux qui arrivent à mettre tous leurs essais. Souvent, on se retrouve avec de gros embouteillages, notamment au niveau des blocs en dalle qui prennent un peu de temps à grimper. Dans ce circuit, c’est le bloc 6 qui va remplir cette fonction. Cela veut dire qu’il faut être efficace dans les blocs « faciles » pour ne pas lâcher d’essais inutilement et ne pas tarder à aller dans la dalle. Mais il faut aussi être bien chaud et bien dans la compèt. Une équation pas facile à résoudre.

Mathéo a choisi de commencer tranquillement dans le bloc 1. Après un peu d’attente, il valide facilement. Puis c’est au tour du bloc 3 qui va lui donner du fil à retordre. 2 essais perdus pour tenir la règle de fin. Je sens que Mathéo n’est pas trop dedans, il a large le niveau mais ne parvient pas à se relâcher. Quelques essais dans le bloc 4 très physique donnent le même résultat : échec. Bon, il va falloir se ressaisir. Au bout d’1h30 de compétition, Mathéo libère enfin sa grimpe. Il lui faut 4 essais pour trouver la coordo du bloc 5 mais il tombe au dernier mouvement. Concentré, il repart et, après ajustement de méthode, valide enfin un bloc qui vaut des points. Il flashe ensuite le bloc 2, un jeté à deux mains suivi d’un réta bizarre puis valide les blocs 3 et 4 sans trop de problème.

Il est plutôt bien placé dans le classement mais 5 tops, ce n’est pas suffisant et tout ça lui a pris du temps. On sait qu’il est inutile d’aller chercher le bloc 8, même la zone est beaucoup trop dure à atteindre. Reste la zone du 7 et le fameux bloc 6 et son énorme bouchon. On décide d’aller au plus rapide et Mathéo part dans le 7. Après quelques minutes, c’est son tour et… Faux départ ! C’était subtil et ni lui ni moi n’avions fait attention au piège. Il est bon pour refaire un tour et perdre de précieuses minutes. Essai n°2, il valide la zone facilement mais tombe dans la partie très dure du bloc. Il reste plus de 30 minutes lorsqu’il donne sa feuille dans le 6. Mais le temps passe… On se rend rapidement compte qu’il n’aura qu’un seul essai. Il est alors 22ème au classement provisoire, sachant qu’il faut être au moins 22ème pour être qualifié au championnat de France. Il doit absolument faire la zone, ce qui semble réalisable. Mais c’est une dalle et toujours un peu aléatoire…

Vient enfin le tour de Mathéo. Il reste 5 minutes. Il brosse et part dans le bloc. Il passe le début avec précision et détermination. Il monte le pied droit sur un volume en pente, attrape la petite inversée clé, place son pied gauche qui va lui permettre de se rétablir et attraper la zone et commence à pousser sur les jambes. Il est bien, les épaules avancent, le bassin monte, je suis sûr que ça va faire et drame ! Le pied droit zippe au dernier moment ! Dans un effort désespéré, Mathéo résiste comme il peut mais sans succès : retour sur le tapis. C’est la douche froide et une immense déception pour lui. Il termine à la 23ème place, premier non qualifié. Le scénario du pire et la dure loi du circuit de compèt. Il ne manquait pas grand chose mais c’est binaire : réussite ou échec. Un début de compétition plus efficace aurait donné du temps, et ce dernier a manqué. Ce sera un retour dans le sud direct pour lui.

Edit : Finalement, le désistement d’un participant lui offre la chance de pouvoir participer au championnat de France ! Affaire à suivre le week-end du 1er février.

Je reste donc avec les trois filles pour regarder les finales U18 : 4 blocs à vue, 4 min par bloc et 4 min de repos entre chaque bloc. C’est rythmé et très difficile pour les grimpeurs, déjà bien usés par les qualifs. Chez les niçois, il reste Lucas de VdG qui est 4ème à l’issue des qualifs. Mais le circuit est extrêmement dur, pour les femmes comme pour les hommes et peu de blocs sont sortis. Il faut attendre les tout meilleurs pour voir quelques réussites et le spectacle est assez décevant. Les ouvreurs décident même de faciliter le circuit pour les U20 mais nous, on a notre dose et on décide de chercher notre petit appartement.

On est installés aux Houches, à 15 min de Cham. On trouve facilement l’appart, les clés et nous voici au chaud ! On a le temps de se doucher, de se poser un peu. Léane commence à préparer à manger, et après quelques déboires avec la plaque de cuisson, nous voilà devant une bonne assiette de pâtes, crème, thon, oignons ! Miam ! Puis c’est l’heure du dodo, réveil à 5h30 !

Après une nuit correcte, on se décolle les paupières comme un peu, on prend un petit déj rapide, on récupère nos affaires et on décolle pour être à l’heure au pointage. -5°C, ça pique ! Voilà longtemps que je n’avais pas gratté mon pare-brise ! Le trajet se fait avec prudence et je dépose les filles pour aller me garer. Petit footing du matin et me voilà dans la foule, non sans passer par la buvette pour quémander un café bien nécessaire ! Je retrouve les filles qui s’échauffent et on va faire un tour de lecture. Là encore, c’est le bloc 6 qui va créer l’embouteillage. Les blocs 1 et 2 sont plutôt faciles, le 3 un peu physique à engagement, le 4 une coordo, le 5 pas trop dur sur volumes, le 7 et le 8 devraient convenir à Léane : force et souplesse pour l’un, dévers à compression pour l’autre. Question stratégie, je dis à Léane et Hanaé de commencer par le 3 puis le 5 et d’aller rapidement dans le 6.

Lia commence tranquillement dans les blocs 1 et 2. Ce sont deux blocs à sa portée et elle les enchaîne sans autre forme de procès. Tout le reste va être bien plus dur car Lia est une grimpeuse talentueuse mais avec certaines lacunes, notamment dans le dynamique où c’est catastrophique et dans le pur physique où son manque d’explosivité l’empêche de s’exprimer correctement. C’est typiquement le profil du bloc 3 mais je me dis qu’elle peut faire la zone. Elle passera ses 5 essais à essayer de faire le premier mouvement dynamique sans succès, malgré un essai prometteur. Elle a plus de chance dans le 5, une escalade sur volumes où il s’agit de se contorsionner et de bien pousser sur des pieds en pente. Elle lâche un premier essai sans atteindre la zone mais parvient à toper au second avec aisance. Bravo ! Le 4 est inabordable pour Lia et il n’est même pas utile d’aller l’essayer. Elle tente un peu la zone du 7 mais le premier mouvement est trop dur pour elle. Elle a pu mettre auparavant un essai dans le 6, seul bloc dans lequel elle a ses chances mais une zipette la renvoie au tapis dès le départ et en fin de vague, la queue est telle qu’il lui sera impossible de mettre un autre essai. Dommage. Malgré tout, Lia fait une compétition correcte et si elle aurait pu gratter 2 zones, elle n’aurait pas avancé tant que ça dans le classement où elle finit 43ème.

Hanaé commence dans le bloc 3 et fait un beau premier run en tombant la main dans le bac final sans parvenir à contrôler une porte. Malheureusement, comme souvent, elle s’agace dès le premier échec, ce qui n’est pas la bonne attitude à avoir en compétition. Il faut savoir rester mobilisé à chaque essai sans se focaliser sur le négatif : on oublie, on analyse et on repart à fond pour faire mieux ! Elle lâche quelques essais supplémentaires sans succès. De là, c’est compliqué pour Hanaé, elle papillone à droite à gauche et n’est jamais très loin de la réussite mais ça ne veut pas. Elle sort quand même les blocs 1 et 2 mais le 3 lui résistera jusqu’au bout. Elle met de beaux essais dans le 4 et tombe la main dans la zone ! Dommage. Quelques essais infructueux dans le 7 également et le temps a très vite passé ! Il faut faire un choix : le 5 ou le 6. Elle avait déjà mis un essai dans le 5 et on sait qu’elle a largement le niveau donc c’est parti. Comme pour Mathéo, elle n’a le temps que pour un seul essai, même si là elle ne joue plus du tout la qualification quoiqu’il en soit. Mais un top la ferait grimper significativement dans le classement. Elle s’élance, grimpe correctement jusqu’à la zone et zip ! Retour au tapis. C’est la déception et une grosse contre performance pour Hanaé qui, avec 2 blocs et 4 zones finit 54ème, très loin de ses objectifs.

Et on termine avec la reine : Léane ! Elle est en grande forme et a le mental ultra combatif : elle veut a minima une finale et pourquoi pas un podium. Le profil globalement assez déversant de la salle lui convient, elle a toutes ses chances. Mais la compétition est rude, le niveau relevé et les erreurs se paient très cher, comme on l’a vu avec Mathéo. Léane attaque la toute première dans le bloc 3, une formalité pour elle. Elle s’enquille ensuite le bloc 5, un peu moins à l’aise mais ça passe quand même flash. Stratégiquement, on sait qu’il faut aller dans le 6 alors c’est parti ! Un peu de queue déjà, ce qui nous permet de chercher une méthode que pour le moment, personne ne trouve. La zone est accessible mais de là, difficile de savoir s’il faut passer par dessus ou dessous. Elle met donc son premier run avec dans l’idée de passer dessus mais elle ne trouve pas l’équilibre. Elle tente un talon très haut, mais ça ne passe pas non plus. Toujours concentrée, elle tente par le bas mais finit par chuter. Mais elle est en confiance, elle sent que la méthode du talon peut passer. Elle choisit cependant d’aller mettre des essais ailleurs le temps de mûrir tout ça.
Elle s’engage donc dans la coordo du 4, un jeté à deux mains où il faut relancer dans l’élan pour atteindre la zone. Son physique lui donne l’avantage, elle arrive bien haut sur la première prise et colle la zone à une main ! Et c’est un flash ! Elle prend de l’ascendant psychologique et on continue. Elle met quatre essais dans le bloc 8 pour réussir le jeté de départ avec une méthode bien à elle et obtenir la zone. Elle garde le dernier essai pour plus tard car c’est le bloc le plus physique et elle a besoin de se reprendre : redirection le 6. Et là, c’est une grande Léane qui s’élance, sûre d’elle et en pleine capacité, elle revient sur la prise de zone, plante le talon en pied main grâce à sa souplesse et engage progressivement le bassin jusqu’à retrouver un équilibre qui lui permet de valider le bloc pour la première fois de la vague ! Là, on est déjà à peu près certain qu’elle a gagné sa qualification au championnat de France mais ça ne se joue pas ici pour Léane : elle veut une finale. Et pour se l’assurer, il lui reste à faire le bloc 7. Elle est en confiance quand elle se met en position. Là encore, sa souplesse l’aide beaucoup pour atteindre la zone facilement, puis s’organise pour passer en triceps main droite. Elle gère, elle flashe de nouveau ! Un circuit presque parfait ! Elle enchaîne tranquillement les blocs 1 et 2. 7 tops en 8 essais, la zone dans le dernier bloc où elle mettra son dernier essai sans réussir à faire mieux, elle est 2 au classement provisoire à une heure de la fin de sa vague. Efficacité et finale assurée. Elle se retrouve troisième en fin de vague, deux jeunes filles ayant réussi tous les blocs. Première à finir, peu d’essais gaspillés, bonne réserve d’énergie et de peau, ça se présente très très bien !

Il est 11h, la finale est à 15h. Le temps pour nous d’aller manger et de patienter tranquillement le temps que les seniors fassent leurs qualifs et que se ferme l’isolement. Je rappelle que les 4 blocs de la phase finale se font à vue et sans lecture préalable, c’est-à-dire que les finalistes ont 4 minutes pour comprendre et réussir le bloc. Stressant. Entre chaque essai, elles retournent dans la zone d’isolement pour ne pas se faire transmettre d’informations ni regarder les autres participantes. L’ordre de passage est à l’inverse des résultats des qualifications, la dixième commence et la 1ère ferme le bal.

Nous sommes aux premières loges avec Lia et Hanaé pour admirer le spectacle. Avec une première analyse des blocs, je me dis que les blocs 2 et 3 sont les plus durs, le 2 bien dans le style de Léane, des compressions sur plats bien physiques mais le 3 un peu moins avec de la grosse force à doigts sur pieds fuyants qui n’avantage pas son gabarit. Le bloc 1 devrait être une formalité et le 4, une coordo facile qu’elle devrait gérer. Bref, un podium est envisageable !
Les premières concurrentes s’élancent et effectivement, le bloc 1 n’est pas très dur. Certaines lâchent quelques essais mais ça tope beaucoup. Lorsque Léane arrive, elle est posée et concentrée. On a juste peur qu’elle nous invente une méthode à la Léane mais non, elle fait la première partie du bloc sans autre forme de procès et randonne littéralement la fin, là où d’autres ont bien forcé. C’est tout bon !
Après son temps de repos, elle revient sur le tapis et commence par brosser son bloc 2, toujours hyper concentrée. Elle prend les prises et s’élance… sans valider la position de départ ! Il faut savoir que les 4 appuis de départ sont matérialisés par des scotchs et qu’il est impératif de commencer son bloc avec les prises imposées. Léane oublie de poser son deuxième pied sur la prise de départ et part directement en talon pied-main. Je vois la scène se dérouler sous mes yeux, je lui crie « TON DEPART !!!! » mais rien n’y fait, elle est trop concentrée et n’entend rien. Les juges, qui ont pourtant vu la faute ne réagissent pas tout de suite et la laissent grimper le bloc, qu’elle flashe ! C’est la seule à l’avoir fait jusqu’à présent mais son essai n’est pas validé. Elle a un grand sourire lorsqu’elle saute du tope, sourire qui se ferme quand les juges lui annoncent sa faute. Dur coup au moral. Connaissant son caractère, cela va être difficile de se relever de ça. Et là, tout s’enchaîne. Je la sens hyper énervée, je lui dis de se calmer, qu’elle a réussi une fois et qu’elle peut le faire 2 fois mais son essai suivant est hyper brouillon et ça ne passe pas. Elle n’est plus dedans. Sa colère monte d’un cran, c’est mauvais mais elle essaie tant bien que mal de se concentrer. Elle repart hyper remontée avec l’énergie de la rage. Elle avance bien, bien que moins précise que lors de son premier run, retourne à la zone, lance le mouvement de fin, attrape la dernière prise mais ne parvient pas à gainer. Les pieds partent, elle tente de reposer le pied droit dans le retour mais il ne colle pas : c’est la chute ! Elle atterrit jambe tendue et s’écroule en criant et en se tenant le genou gauche. Je comprends immédiatement qu’elle s’est blessée, saute les barrières et vais la voir. Elle a mal, c’est fini pour sa compétition.

Lien vers la playlist des vidéos des blocs

Rapidement, les secouristes interviennent, la posent sur un brancard et vont la mettre au vestiaire avant d’appeler les pompiers qui arrivent en quelques minutes. Il faut dire qu’ils étaient déjà intervenus dans la matinée sur une autre jeune fille, blessée au genou également. C’est direction les urgences de l’hôpital de Chamonix, heureusement pas bien loin. On récupère ses affaires avec Lia et Hanaé et on retourne à la voiture pour la retrouver. Le moral est plutôt bon malgré l’horreur de l’événement. Non seulement elle perd sa finale, mais ne sera certainement pas sur pieds pour le championnat de France !

Pour nous commence une très longue soirée. La radiographie est sans appel : fracture du plateau tibial. Il faut passer un scanner pour de plus amples informations. L’infirmière lui pose un plâtre et c’est parti pour l’hôpital de Sallanches à 30min de là. Nous la suivons avec les filles, attente de nouveau, incertitude de ce qu’il va se passer. Au bout d’un moment, je décide d’amener les filles manger une pizza. On n’a pas le coeur à les apprécier, on les engloutit avant de revenir à l’hôpital. Le scanner est fait, on attend les résultats… A 20h30 ou 21h, je me dis qu’il faut que je gère l’hébergement, puisque nous étions supposés repartir dans la journée. Je propose aux filles de les déposer dans une chambre à l’hôtel lowcost du coin, pressentant que la soirée va être longue. Je m’exécute, retourne à l’hôpital pour que l’urgentiste m’explique que Léane va se faire admettre en pédiatrie et que les chirurgiens décideront le lendemain s’il y a lieu d’opérer ou pas. On nous met dans un couloir et on attend, on attend… Finalement, Léane, solide comme un roc, se fait embarquer et déposer dans une chambre. Elle essaie de manger un bout et je la laisse seule pour la nuit en espérant qu’elle arrive à dormir. Au moins elle est entre de bonnes mains. Il doit être 1h du matin quand je me couche enfin, sans que le sommeil ne m’attrape avant un bon moment…

Le lendemain, après petit déjeuner copieux, c’est retour pour nous 3 à l’hôpital. L’infirmière m’explique que les chirurgiens préconisent l’opération. Mais Léane est transportable et si opération il y a, sa mère préfère que ce soit à Nice. Après avoir signé les papiers, on organise donc le Kangoo pour le long trajet retour. Le confort est approximatif mais Léane préfère ça que d’attendre un temps indéterminé et rentrer seule en ambulance. Elle ne prendra même pas ses anti-douleur, une vraie guerrière ! Et le trajet est long et pluvieux… Après avoir déposé Lia et Hanaé, il est 16h30 lorsqu’enfin je rends Léane à sa mère. Elle a déjà pris les dispositions pour les rendez-vous médicaux et avoir d’autres avis, mais ce qui est certain, c’est que la saison est terminée pour notre jeune finaliste. Tout s’est joué à pas grand chose : un pied sur une prise de départ et c’est la différence entre un podium et une fin de saison brutale. C’est payer un peu trop chèrement l’erreur mais c’est comme ça, il faut faire avec maintenant et faire en sorte que la convalescence soit la plus courte possible pour revenir en grande forme la prochaine fois !

Un grand merci à toute l’équipe d’organisateurs de la compétition, aux secouristes, aux pompiers, aux infirmières et infirmiers qui travaillent dans des conditions horribles, aux médecins, à Lia et Hanaé pour leur aide et leur attitude, et bien sûr un grand bravo à Léane pour sa force et son courage ! Tu reviendras plus forte encore !

Sortie adultes à Bonson

Ce dimanche 12 octobre le club proposait une sortie pour les adultes sur la séduisante falaise du village de Bonson, située à l’entrée de la vallée de l’Estéron.  Après avoir récupéré le matériel accompagné de Roxane et d’Alexis nous nous rendons à Sauvaigo où bon nombre d’inscrits sont déjà présents, papotant en attendant les derniers. Après quelques ajustements de covoiturage nous prenons la route et arrivons dans un timing parfait pour retrouver le reste du groupe venu directement sur place.

Au parking, un petit courant d’air frais nous rappelle que nous sommes au coeur de l’hiver et que notre étoile solaire est indispensable au bon déroulement d’une journée en falaise. Après l’habituelle répartition du matériel nous entamons la marche d’approche. Celle-ci a le mérite de nous réchauffer… Le sentier s’élève tranquillement durant une vingtaine de minutes et nous fait bénéficier d’une vue imprenable sur ce charmant petit village.  A 10h30 nous voilà tous au pied du ce bout de caillou.

Malheureusement pour nous celui ci est exposé ouest et, à cette heure-ci, le soleil vient à peine lécher le haut de la falaise…. C’est dans ces conditions que tout le monde s’équipe de son matériel et voilà qu’entre autres David, Laura, Thomas, et Thibaud s’encordent et parcourent les premiers mètres de « Concerto pour barre à mine », « Première pression », « Caviar » et « Technique des plaques », les voies les plus faciles du secteur situées au centre de la falaise. Inévitablement, tous ces courageux grimpeurs sont pris d’une « onglée », leurs doigts sont gelés et la sensation aux contacts des prises est inexistante. Pour parer à ces maux la technique est universelle, on se pend dans la corde et on met les mains autour du cou, sous le t-shirt ou encore sous les aisselles. Seul Gautier littéralement en short et en t-shirt, insensible, se moque du froid. Eric, Alexis, Olivier et Sigrid semblent avoir trouvé le meilleur endroit sur l’extrême gauche de la falaise, là où le soleil chauffe le plus. Ils grimpent dans « Acuna Matata » et « Pomponette », deux courts 6a néanmoins agréables. L’heure passe et les températures deviennent vivables. Saliha, Florian, Sandra, Xavier, Sabine et Roxane peuvent maintenant s’exprimer dans les différentes voies ouvertes par les premiers de cordées.

La matinée passe et les estomacs ont faim, nous nous rassemblons sur la droite de la falaise avec désormais un beau soleil réchauffant les cœurs. Sandwichs, salades et biscuits sont avalés rapidement et tout ce beau monde est bien déterminé à aller se frotter à des voies un peu plus exigeantes comme « Sourire », « Les disciples du zouzou » et « El n’ose », toutes trois 6a+ ainsi que dans « Ainsi parlait Lou padré », un 6b dans lequel le relief se fait rare. Durant la matinée, l’arrivée de quelques groupes autonomes fait sensiblement augmenter le taux de fréquentation, une grande partie des voies est occupée et nous avons le plaisir d’assister au franc succès de cette modeste falaise. Pendant que Saliha et Florian  grimpent un 6a sur la gauche de la falaise, Sabine préfère réciter ses gammes au centre. À droite, ça se bagarre fort dans les voies citées précédemment avec un joli taux d’enchaînement. Gautier va même affronter « Urepsoïdes », un 6c+ tout lisse qui le fait pester. Sigrid et Olivier s’en vont, comme à leurs habitudes, un peu précocement histoire sans doute de s’affranchir du rangement et du portage des cordes. Xavier termine sa journée dans « La roue du moulin », une voie qu’il gravit en tête. Il est suivi par Laura qui grimpe à la vitesse de l’ombre qui, inexorablement, gagne du terrain. Lorsqu’elle redescend, le secteur entier s’est obscurci et les températures ont dégringolé. Il est temps pour nous comme pour les autres de faire les sacs et de retourner dans nos réconfortantes chaumières.

Merci à tous d’être venus diffuser votre bonne humeur, je vous donne rendez-vous le 2 février à Peillon pour de nouvelles aventures.

Sortie du dimanche 2 février

Bonjour à toutes et à tous,

Le club organise une sortie pour les adultes, au secteur Jardiland à Peillon.

Le rendez vous est à 9h au parc Sauvaigo ou 9h45 sur place.

Ce secteur nous réserve des voies d’une belle ampleur sur un calcaire parfait dans un cadre privilégié. Venez nombreux !

Pour vous inscrire veuillez cliquer sur le lien ci dessous.

Bien à vous

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Sortie jeunes à la Testai d’Agel : une nouvelle année qui commence bien !

La Testai d’Agel, j’aime bien. C’est un petit secteur proche de la Turbie, loin des foules de la Tête de chien. Alors oui, les voies sont moins longues et moins classes. Mais le calme du coin rattrappe de loin à mes yeux l’absence des 4 étoiles sur les topos. D’autant plus que la vue et l’ensoleillement sont à peu près les mêmes. Petit plus, une marche d’approche négligeable qui en général fait plaisir aux participants !

Cette petite introduction opérée, nous voilà donc avec un groupe de 11 jeunes de tous âges au pied du secteur, accompagnés de quelques parents, dont les irréductibles et pourvoyeurs de gâteaux  Aude, Dona et Nico. Le temps de prendre nos quartiers et c’est parti pour le bal des moulinettes. Anaïs se lance dans une 5-, qu’elle passe avec brio tandis que Maya part dans une 5+ au départ pas évident. Un peu trop dur et engagé pour la chauffe, elle bifurque dans le dièdre en 4+ à gauche tandis que je m’occupe des deux voies centrales, un 5+ et un 6a.
Nico, Dona, Milo et Alaric sont partis à l’extrême droite du site où deux voies en 4 attendent leurs cordes. Directement à gauche, Anaïs, décidément bien motivée en ce moment, attaque sa deuxième voie en tête avec un autre 5 tandis que Paul, le plus vieux du groupe parmi les enfants, monte juste à gauche une 5+ et révise sa manip de haut de voie.

L’essentiel des voies sont maintenant équipées et c’est au tour de ceux qui ne grimpent pas en tête, ou ceux qui n’ent ont pas envie. On peut noter une excellente séance de Paul, venu en soutien de sa soeur Clara, qui aura grimpé lors de la journée à peu près toutes les voies en 5 disponibles. Clara, également, s’est bien dépassée sur le caillou, ce qui fait bien plaisir à voir ! Chez les ados, Lilou et Julie grimpent à leur rythme mais ne sont pas là pas que admirer la vue. Elles enchainent les voies, prennent une petite pause, repartent à l’assaut, et ainsi de suite. Tout comme Milo et Alaric qui, sans se presser, restent toujours actifs.

Après la pause déjeuner, je prends le temps de monter d’un niveau car certains comme Kim, Maya et Paul ont besoin d’un peu de challenge. J’équipe donc deux 6a+ et un 6b+, qui donneront un peu de fil à retordre et entamerons les réserves. D’autres, comme Jeanne, restent un peu plus dans leur zone de confort sans pour autant démériter, loin s’en faut ! On peut également souligner l’opiniâtreté de Charlotte qui a essayé et essayé encore dans les voies.

Bref, voilà encore une belle journée qui s’est déroulée, sous l’oeil chaleureux de notre astre préféré. De quoi bien commencer la nouvelle année ! Un grand bravo et merci à tous les présents ! Comme d’habitude, soulignons ici l’importance de la participation des parents, que ce soit pour le covoiturage ou pour l’aide à la falaise. Sans ça, le club ne pourrait pas organiser ce genre d’événements aussi régulièrement. Et c’est quand même vraiment pratique pour nous, les encadrants, de pouvoir s’appuyer sur certains parents pour surveiller les enfants et se faire assurer pour installer les cordes.

Je vous donne donc rendez-vous pour la prochaine sortie qui aura lieu dans 2 mois  avec Yannick le 9 mars. D’ici là, pensez au challenge Berhault à St Jeannet, les incriptions sont encore possibles !

Stage adultes de l’Ascension : Val d’Aoste !

Après une longue réflexion, c’est avec une immense joie que je vous invite dans la vallée la plus française d’Italie : le val D’Aoste. Située sous le massif du Mont Blanc, parcourue par la Dora Baltea et parsemée de falaises un peu partout, cette province italienne a adopté le français comme langue officielle. C’est le magnifique Paretone di Arnad et ses grandes voies de 300m qui représentent notre objectif principal mais d’autres secteurs non loin offrent également des voies de niveau plus modéré et de moindre hauteur, notamment à Albard. De quoi satisfaire tout le monde !

Voilà donc que se lancent les inscriptions pour le stage grandes voies de l’Ascension,  du jeudi 29 mai au dimanche 1er juin. Il est ouvert à tous les adultes du club, quelque soit le niveau.

Merci de bien vouloir remplir le formulaire ci-dessous. Le tarif est de 190€  pour les 3 nuitées sous tente au camping Mombarone à Settimo Vittone (sauf changement), les repas (hors pique-nique du premier jour et petits déjeuners), et l’encadrement.
Attention cette année, on a la possibilité de s’embourgeoiser un peu et de dormir en dur dans l’ancien forte di Machaby, non loin du sommet des voies. Hormis l’avantage du confort nocturne, celui de ne pas avoir à faire à manger puisque les dîners et petits déjeuners sont compris. Egalement celui de ne pas beaucoup prendre la voiture puisque les voies du Paretone sont accessibles à pied depuis le fort. Evidemment, c’est pas mal plus cher et le tarif passerait à 290€. Si cette formule vous intéresse, merci de le spécifier dans le formulaire. On l’adoptera si une large majorité de personnes la choisit.

Clôture des inscriptions le 4 mai !